Octobre 1898



La Canée, le 2 Octobre 1898


Havas Paris



Amiraux invitent Gouverneur reprendre armes distribuées population Canée, par Gouvernement local, commencement année 1897 ;

Troupes internationales suffisantes pour assurer protection toute circonstance.

Cette mesure atténuerait responsabilité autorité ottomane cas troubles.

Signé Feuillet.

(Feuillet est le secrétaire d'Ismaïl et le correspondant Havas)



La Canée, le 3 Octobre 1898


Télégramme

-

de Trieste à Kélaïdis Canée



Nouveau délai, dernier moment Russie demandant quelques mitigations, Angleterre préconisant mesures extrêmes ; bombardement menace perte souveraineté.

Signé Byzantios



5 Octobre 1898, 8h. du soir


Télégramme chiffré

-

de Thérapia à Consul français La Canée



Les quatre Ambassades ont remis ce matin à la Porte une note collective réclamant le rappel des troupes turques ;

L’évacuation devra commencer dans un délai de 15 jours et se terminer dans un mois.

La Sublime Porte a un délai de 15 jours pour répondre.

En cas de refus ou de réponse dilatoire, les quatre Puissances procéderont elles-mêmes.

Communiquez à l'Amiral Pottier.

Signé Cambon

(Ambassadeur de France à Constantinople)



5 Octobre 1898


Dépêche politique



Au reçu d'un télégramme reçu par l'Amiral italien annonçant la remise à la Porte de la note des Puissances, les Amiraux décident d'envoyer la dépêche identique ci-dessous :

Au cas où il serait nécessaire d'employer la force pour faire partir les troupes turques, les Amiraux auraient besoin des renforts suivants :

Italie : 1 bataillon, 2 grands navires

Russie : 2 bataillons, 100 cavaliers

France : un bataillon, 2 canons de 65, une division de cuirassés

Angleterre : les troupes arrivées ou en route sont suffisantes.

Un transport par Puissance pour recevoir les réfugiés ou les troupes embarquées de force.

Mais tous les Amiraux pensent que l'envoi immédiat de ces renforts pourrait avoir une grande influence sur la décision de la Porte, et pour cette raison ils insistent pour que ces renforts soient envoyés de suite.




11 Octobre 1898


Dépêche identique envoyée par les Amiraux



Si les moyens de contrainte sont nécessaires, les Amiraux, voulant retarder le moment de s'attaquer aux villes où ils feraient forcément souffrir les populations, ont décidé de commencer opérations par baie Sude où ils n’ont devant eux que navires et troupes.

Batterie Izzedin serait détruite et bâtiments coulés, et les 900 soldats turcs et les marins embarqués de suite sur navires de guerre internationaux qui les transporteraient à un port turc.

Les Amiraux espèrent qu'après cette première action,la Porte cédera, sinon les opérations seraient continuées à Canée, Hierapetra, Spinalonga, Kissamo et Rethimno.

Cependant, en raison des événements récents de Candie, les Amiraux pensent qu'il n'y a pas les mêmes scrupules à avoir et que l'action à Candie doit se faire en même temps qu’à La Sude.

Opérations seront dirigées à Sude par Amiral italien, Candie anglais, Canée français, Rethymno russe.

Les Amiraux s'attendent à ce que à réception de l'ultimatum qu'ils enverront au Gouverneur, celui-ci réponde qu'il n'a pas d'instructions et pour cette raison, ils demandent à être autorisés à lui adresser cet ultimatum 48 heures avant le jour fixé pour expiration du délai.

Dans cet ultimatum le Gouverneur sera prévenu qu'à partir de l'heure fixée, les autorités et les forces ottomanes en Crète seront considérées comme ennemies.



11 Octobre 1898 11h20 du matin


de Thérapia, Consul français La Canée pour Amiral Pottier



La Sublime Porte a répondu hier à la note des quatre Puissances relative à l'évacuation.

Elle annonce qu'elle a donné les ordres nécessaires pour le transport des troupes en laissant des contingents suffisants dans les places fortes et villes fortifiées.

Cette réponse a été communiquée aux quatre Gouvernements.

Signé Cambon.



12 Octobre 1898 12h30


de Thérapia Consul français, La Canée pour l’Amiral



Le Général de division Osman Pacha et le Général de brigade Subit Pacha sont partis aujourd'hui pour la Crète, à bord d’un paquebot Mahsoussé, pour présider aux opérations d’évacuation au lieu et place de Djevad.

Signé Cambon



12 Octobre 11h30 du matin


de la Sude à Marine Paris



Ambassade me transmet réponse Porte que j'ai communiquée à Amiral italien seul ici.

Il pense comme moi qu'il serait déplorable de ne pas maintenir le principe de l’évacuation complète.

Il est comme moi d'avis de pas laisser débarquer deux Généraux partis aujourd'hui de Constantinople pour remplacer Djevad.

Si évacuation n'est pas totale, nous ne maintiendrons pas Chrétiens.

Il est aussi nécessaire de songer dès maintenant au Gouverneur, car il ne faut plus de provisoire.

Amiral italien télégraphie dans même sens.

Le seul Gouverneur provisoire qui serait bien accueilli serait Droz, parce que Chrétiens espéreraient qu’il serait précurseur du Prince Georges, dont il resterait le conseiller, ce qui est le vœu unanime.

Signé Pottier.



12 Octobre 1898, 1h40 du soir


de Paris à Amiral Pottier La Sude



La note collective des quatre Puissances ayant été remise le 5 Octobre au matin, c'est à cette date que s'ouvrent les délais assignés à la Porte et dont vous avez eu connaissance par un télégramme précédent.

C'est donc le 20 Octobre que l'embarquement des troupes turques devra commencer, et le 4 Novembre qu’il devra être terminé.

Tout retard justifierait évidemment l'emploi des moyens de contrainte au sujet desquels les Amiraux ont à conclure un accord que vous voudrez bien me faire connaître.

La Porte a, du reste, déclaré consentir aux conditions de la note collective.

Reçu votre télégramme du 10.



12 Octobre 1898, 7 h. du soir


De la Sude à Marine Paris



Ayant eu occasion de voir Gouverneur Général remplaçant Djevad, je leur ai fait savoir très nettement que Amiraux ne laisseraient pas débarquer les deux Généraux annoncés.

Il est urgent que « Shamrock » arrive le 18 au plus tard.

Signé Pottier



13 Octobre 1898, 5h. du soir


Dépêche identique



D'après les différentes communications qu'ils ont reçues, les Amiraux comprennent que la Porte se propose de laisser des contingents dans les villes et forteresses.

Les Amiraux jugent que cette mesure serait très dangereuse dès maintenant, et pour l'avenir elle serait un prétexte pour la Porte d’intervenir au cas où ces troupes seraient insultées et mêmes attaquées, ce qui est inévitable.

Aussi les Amiraux insistent pour que l’évacuation soit totale et que toutes les forteresses et batteries devenues inutiles soient détruites sans exception.

Les Amiraux pensent aussi qu'il est nécessaire de s’occuper sans aucun retard de la nomination du Gouverneur pour couper court à l’anarchie.



14 Octobre 1898


Dépêche identique



Le 4 Novembre, les troupes, autorités et administration turques devant avoir quitté l’île, les Amiraux jugent qu'il est nécessaire que la gestion des différentes administrations soit remise une semaine avant, afin qu'il n'y ait pas d'interruption dans l'administration, soit le vendredi 28 Octobre 1898.

Les droits perçus actuellement par le Gouvernement turc seraient naturellement perçus pour son compte jusqu'à la date 4 Novembre, où l'autorité des Amiraux se substituerait entièrement à celle de la Porte.

Les Amiraux attendent la réponse de leurs Gouvernements avant d'aviser le Gouverneur.



15 Octobre 1898


Dépêche identique



Les Amiraux insistent pour que les Généraux turcs annoncés ne soient pas autorisés à débarquer en Crète tant que la Porte n'aura pas adhéré à l'évacuation complète.



N° 146


Séance du 15 Octobre 1898



Les Amiraux ont reçu de l'Amiral Noël une lettre N° C. 49 relative aux jugements prononcés par la cour martiale anglaise siégeant à Candie.

Ils en ont pris acte.

À bord de « l'Amiral Charner », La Sude, le 15 Octobre 1898

Le Commandant Supérieur de la Grande-Bretagne signé : Henderson
Le Contre-Amiral italien signé : Bettolo
Le Contre-Amiral russe signé : N. Skrydloff
Le Vice-Amiral français signé : Ed. Pottier



Le 16 Octobre 1898


Lettre reçue à La Canée



Monsieur le Commandant Supérieur,

J'ai l'honneur de porter à votre connaissance une communication télégraphique que je viens de recevoir à l’instant de la Sublime Porte, et dont je vous prie d'informer Messieurs les Amiraux.

Son Excellence le Ministre de la Marine a reçu l'ordre d'envoyer les bâtiments nécessaires pour le retrait des troupes ottomanes actuellement en Crète, et je recevrai avant Jeudi, suivant la même communication, des instructions sur la manière d'opérer cette évacuation.

signé Le Gouverneur Général intérimaire, H Ismaïl



16 Octobre 1898 1h45 du soir, arrivé 7h15


de Paris à Amiral Pottier, La Sude



Les Ambassadeurs anglais, français, italien, russe, à Constantinople ont fait remettre le 14 au Sultan une note où il font observer que :

D'ordre de leurs Gouvernements, ils avaient réclamé de la Porte une réponse sans réserve à leur demande d’évacuation.

En faisant connaître son intention de laisser des garnisons dans les villes fortifiées, la Sublime Porte formule une réserve des plus importantes que les quatre Puissances ne sauraient accepter.

Les Ambassadeurs prient la Sublime Porte de vouloir bien leur notifier dans le plus bref délai son adhésion pure et simple à leur demande du 4 Octobre.

Leurs Gouvernements ne se refusent pas à rechercher ensuite les moyens les plus propres à donner satisfaction aux désirs légitimes qui pourraient leur être exprimés au nom de Sa Majesté le Sultan.

Monsieur Cambon constate que cette communication a été reçue sans observation.

Vous recevrez s'il y a lieu des instructions relatives au message que les Amiraux ont demandé l'autorisation d'adresser le 18 Octobre au Gouverneur.

Le Gouvernement a pris connaissance avec intérêt des vues personnelles que vous avez exposées sur la mesure qui devra suivre l’évacuation.

Il tient à vous en remercier.



18 Octobre1898


Dépêche identique



Les Amiraux sont d'avis que si l'évacuation commence, les mesures coercitives pourraient être remises à l'expiration du délai fixé pour fin d'évacuation.

À ce moment toutes les troupes encore en Crète seraient embarquées de force.



18 Octobre 1898


Dépêche identique



Le 4 Novembre, après le départ des autorités turques, les Amiraux prendront le Gouvernement provisoire de l'île ; ils délégueront pour les représenter dans les secteurs, les Commandants Supérieurs de ces secteurs et dans la zone internationale, le Commandant Supérieur de cette zone.

Ces Commandants recevront des Amiraux les pouvoirs de recevoir et faire tous actes civils et percevoir tous droits.

La justice et tous les actes administratifs en général seront rendus au nom des Amiraux.

Les Amiraux insistent pour que ce provisoire qui peut amener complications inattendues dure le moins possible par la nomination du Gouverneur.



19 Octobre 1898, 3h. du soir (reçu à 8h du soir)


Dépêche politique

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de Paris, Marine à Amiral Pottier, La Sude



Le Ministre turc des affaires étrangères a, de l’ordre du Sultan, fait au premier Drogman de notre Ambassade, le 16 de ce mois, des déclarations qui ont été renouvelées le même jour à Monsieur Cambon et que ce dernier résume ainsi :

La Sublime Porte adressera au plus tard jeudi prochain 20 Octobre sa réponse à notre dernière note.

Dans sa réponse elle admettra le principe de l'évacuation complète de la Crète et elle exprimera seulement le vœu qu'une garde suffisante soit laissée autour du drapeau ottoman dans les trois places de La Canée, Candie, et Rethymno.

Dès à présent, la Porte prend ses dispositions pour l'embarquement des troupes.

Les Généraux Osman et Sabit Pacha sont rappelés à Constantinople et n'iront pas en Crète.

Le Général Chamir Pacha qui se trouve en Crète est mis à même de prendre les mesures nécessaires.

Trois paquebots de la compagnie Mahssoussé qui se trouvaient à Jaffa sont envoyés à La Canée.

Celui qui devait transporter les Généraux Osman et Sabit Pacha ira les rejoindre.

D'après le Ministre, les forces ottomanes en Crète ne dépasseraient pas
11.000 hommes dont 8.000 libérables.

Les 4 paquebots pourront embarquer d'abord 4 bataillons et un grand nombre d’hommes libérables.

L'évacuation commencera le 19, c'est-à-dire à une date antérieure à celle fixée par les Puissances.

Lenfilt Pacha a ajouté, Baghib Bey a répété, que la Porte priait les Ambassadeurs de faire donner des ordres à Messieurs les Amiraux pour prévenir tout incident et mettre les Musulmans à l'abri des attaques des Chrétiens.

Des déclarations analogues ont été faites aux Ambassadeurs d'Italie, de Russie et d’Angleterre.



N° 147


Séance du 23 Octobre 1898



Les Amiraux ont décidé d'adresser une proclamation au peuple crétois pour l'inviter à cesser tout acte d'hostilité, mais dés maintenant des ordres sont donnés aux Commandants de Secteur pour prendre des mesures de rigueur contre ceux qui franchiraient les cordons pour aller commettre des vols ou des dégradations sur les propriétés d'autrui.

Les Amiraux invitent également leurs Commandants de Secteur à élargir les cordons militaires, à mesure que les circonstances le permettront.

Pendant la période de transition entre le départ des autorités ottomanes et la constitution définitive du Gouvernement autonome, les Amiraux établiront dans les localités occupées une garde civique sous les ordres directs des Commandants des Secteurs.

Les gendarmes actuellement payés sur la caisse de la surtaxe, et qui seront totalement libérés du service ottoman, pourront être admis dans la garde civique.

Lorsque la Gendarmerie crétoise sera constituée, les gardes civiques seront admis de préférence dans cette Gendarmerie, si l’on a été content de leurs services.

Les Amiraux décident en principe que la prison de Spinalonga cessera d'être le lieu de détention des condamnés par les tribunaux internationaux, et que les bâtiments de l'îlot de La Sude seront aménagés pour recevoir ces condamnés.

Le mouvement de transfert se fera dès que les aménagements en question seront terminés.

À bord de « l'Amiral Charner », La Sude,, le 23 Octobre 1898

Le Contre-Amiral italien signé : Bettolo
Le Contre-Amiral anglais signé : Noël
Le Contre-Amiral russe signé : N. Skrydloff
Le Vice-Amiral français signé : Ed. Pottier



23 Octobre 1898


Dépêche identique



L'incertitude dans laquelle est la population au sujet du retrait total ou partiel des troupes entretient l'inquiétude.

Les Amiraux savent d'une façon certaine que la majorité des notables musulmans souhaite que le retrait soit total mais qu'elle n'ose naturellement pas faire connaître ce souhait à Constantinople.

Si toutes les troupes partent, il n'y aura plus qu'un parti en Crète, s'il en reste même très peu il y aura toujours un parti musulman avec ses espérances et ses intrigues.

Amiraux ont déjà signalé ce que ce maintien avait de dangereux pour l'avenir en rendant possible une intervention.

Ils insistent de nouveau avec la plus grande énergie pour que toutes les troupes partent, et que cette décision soit officiellement connue le plus tôt possible.




N° 148


Séance du 28 Octobre 1898



Les Amiraux ont décidé de prier leur doyen d'écrire à Son Excellence Ismaïl Bey, pour l'informer qu'à la date du 4 Novembre, ils prendront définitivement possession du gouvernement de l'île de Crète.

En conséquence, Monsieur le Gouverneur Général et tous les fonctionnaires ottomans qui se trouvent dans l'île devront cesser leurs fonctions à cette date et remettre le service aux fonctionnaires désignés par les Amiraux.

À bord de « l'Amiral Charner », La Sude, le 28 Octobre 1898

Le Commandant Supérieur de la Grande-Bretagne signé : Henderson
Le Contre-Amiral italien signé : Bettolo
Le Contre-Amiral russe signé : N. Skrydloff
Le Vice-Amiral français signé : Ed. Pottier



28 Octobre 1898


Dépêche identique



Les ressources financières actuelles dans l'état anormal du pays sont insuffisantes pour toute tentative de réorganisation administrative.

Il est difficile de recourir à un emprunt tant que la situation définitive de l'île n'est pas réglée.

Faute d'emprunt, les Puissances devront consentir a des gros sacrifices qui, en somme, ne s'appliquant qu'à du provisoire, ne serviraient pas à l'avenir.

D'un autre côté, le Gouvernement des Amiraux administrant séparément et différemment chaque secteur, est un provisoire plein d'inconvénients qui ne saurait avoir qu'une très courte durée.

Un de ces inconvénients les plus graves est l'arrêt complet de toutes les affaires civiles et commerciales.

Par suite de ces difficultés inextricables, les Amiraux jugent que le la prompte nomination du Gouverneur est indispensable.



28 Octobre 1898


Dépêche identique



Amiraux ont averti officiellement le Gouverneur qu'ils prendront le 4 Novembre le gouvernement provisoire de l’île, et que tous les fonctionnaires ottomans devront ce jour-là cesser leur service.

Les Amiraux, persuadés que les Chrétiens ne déposeront pas les armes tant que le pavillon turc flottera, estiment que ce pavillon doit être rentré en même temps et prennent les ordres de leurs Gouvernements à ce sujet.



N° 149


Séance du 30 Octobre 1898



Les Amiraux arrêtent de la façon suivante les points constitutifs du Gouvernement provisoire de l'île après le départ des autorités ottomanes :

1° Administration complète des villes occupées. Nomination dans les villes de municipalités mixtes.

2° Garde civique.
Solde uniforme partout. Habillement. Armement. Indemnité de premier équipement.
Le nombre des gardes civiques sera fixé en tenant compte des ressources des Secteurs à la disposition des Amiraux.

3° Perception des droits de toute nature. Désignation des employés.

Douanes aux points d'embarquement, c'est-à-dire dans les ports et les points de la côte où se font actuellement, en contrebande, des opérations commerciales. Répression de la contrebande par les navires, et au besoin, l'établissement de postes aux endroits fréquentés.

Les tarifs en vigueur sont maintenus provisoirement.

4° Surveillance de l’intérieur obtenue :

Par la gendarmerie européenne (des patrouilles).

Par les gardes civiques, (des promenades militaires).

5° Justice exclusivement militaire. Commission dans chaque Secteur.

Justice de paix (militaire).

Réserver toutes les affaires purement civiles et commerciales.

Maintien des tribunaux religieux actuellement existants avec leur compétence limitée.

6° Tous les fonctionnaires et employés désignés, pour cette période transitoire, doivent être bien avertis que les Amiraux ne peuvent prendre vis-à-vis d’eux aucun engagement pour la conservation de leurs fonctions sous le Gouvernement définitif.

7° Ne prendre aucun engagement, ne donner aucune concession pour des travaux publics ou pour des entreprises d’industrie privée.

8° Services sanitaires statu quo
Télégraphe statu quo
Poste européenne statu quo, les postes ottomanes cesseront de fonctionner.

9° Caisse centrale. Comptabilité.

La comptabilité sera centralisée à La Canée, où les comptables enverront tous les mois, les états de recettes et dépenses.

Les sommes restant en excédent dans chaque Secteur après les prélèvements pour les différents services, seront versées chaque mois à la caisse centrale à La Canée.

10° Comme le temps pendant lequel l'administration de la Crète sera confiée au Conseil des Amiraux sera probablement court, chaque Amiral a le pouvoir d'administrer son Secteur de la manière qu’il considère la meilleure, en adhérant strictement aux règles formulées plus haut.

Le Conseil des Amiraux devra être informé de tout ce qui sera fait dans chaque Secteur par un rapport périodique sur la manière de procéder.

L'Amiral russe a remis à chacun de ses collègues, une note rédigée par Monsieur le Consul de Russie, note qui contient des indications utiles concernant l'exercice du Gouvernement provisoire des Amiraux.

À bord de « l'Amiral Charner », La Sude, le 30 Octobre 1898

Le Contre-Amiral italien signé : Bettolo
Le Contre-Amiral de la Grande-Bretagne signé : Noël
Le Contre-Amiral russe signé : N. Skrydloff
Le Vice-Amiral français signé : Ed. Pottier



30 Octobre 1898


Dépêche identique



Au cas où le 4 Novembre les autorités ottomanes n’auraient pas consenti à remettre tous les services, les Amiraux ont décidé d'employer la force.

En ce qui concerne les troupes, si elles ne sont pas toutes parties à cette même date, les Amiraux demandent instructions le plus tôt possible en vue des mesures à prendre.



30 Octobre 1898


Dépêche identique



Deux sentences de mort viennent d'être prononcées par tribunal Candie.

Le tribunal qui a prononcé n'étant pas une Cour martiale, ces sentences ont besoin de l'approbation des Amiraux qui sont d'avis qu’elles doivent être exécutées et demandent à leurs Gouvernements de leur faire savoir d'urgence leur décision.

Les Amiraux demandent également à être autorisés à l'avenir à faire exécuter les sentences de mort sans en référer à leurs Gouvernements.

Crète - Occupation Internationale